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Guinet Marc

 

Marc Guinet, quatrième enfant d'une famille qui en comptait sept, naquit à Lyon le 20 avril 1921. Il fit ses études secondaires chez les pères-maristes de cette ville. Après son baccalauréat, il voulut devenir professeur et prépara sa licence de philosophie à la faculté des lettres de Lyon.

Mais le sort de la France, le fait qu'il pourrait être appelé à servir ne le laissaient pas indifférent. A ses heures de loisir, il fit sa préparation militaire supérieure. Licencié à 20 ans, il partit au camp de jeunesse où il resta une année. Il y prit un grand ascendant sur ses camarades dont il se fit l'ami tout en devenant leur chef. Revenu à la vie civile, il sollicita un poste de professeur au Maroc. Ce déplacement lui souriait. Esprit réfléchi et curieux, il voyait là une occasion de prendre contact avec une nouvelle civilisation tout en ayant la possibilité de continuer ses études. Nommé professeur au lycée Gouraud, il s'embarqua immédiatement. Dès son arrivée au Maroc, il laissa percer son enthousiame de vivre sur la terre d'Afrique ; son rêve se réalisait. Il souhaitait mieux encore : être agrégé de philosophie, professeur dans une université. Mais la providence lui réservait une autre destinée, plus glorieuse mais combien cruelle.

Quelques mois après son arrivée au Maroc, la situation politique se modifie complètement dans ce pays, à la suite du débarquement américain, Marc est mobilisé ; après une courte période d'instruction, il est nommé aspirant au 4e R.T.M. Il prend part avec son régiment à la campagne d'Italie. Son courage, sa bravoure, sa belle attitude au feu, lui valent l'estime de ses chefs et le 13 mars 1944, il est l'objet de cette glorieuse citation à l'Ordre de l'Armée :

" Excellent chef de section d'armes lourdes ; le 26-1-44 au cours d'une attaque allemande sur le front du Croce, s'est trouvé entouré par l'ennemi et n'en a pas moins continué à fournir à la section qu'il appuyait un feu très efficace qui lui a permis de repousser l'attaque adverse ".

Le 12 mai 1944, son régiment reçoit l'ordre d'attaquer au sud de Cassino ; les pertes sont terribles, lui-même est grièvement blessé. Sa belle conduite lui vaut une nouvelle citation rédigée en termes éclatants :

" Chef de section d'élite qui n'a cessé de se distinguer dans tous les engagements de l'unité ; déjà titulaire d'une citation à l'Ordre de l'Armée. Commandant la section d'engins de sa compagnie durant l'attaque du 12 mai 1944, sur le Monte Cerasuola, a été mortellement blessé alors qu'il apportait aux sections de premier échelon un appui de feux précieux au mépris des tirs d'arrêt ennemis. A fait l'admiration de tous par son moral élevé et son esprit d'abnégation ".

Cette deuxième citation lui apporte donc une nouvelle palme. La Médaille militaire lui est attribuée à titre posthume.

Cette mort affecte douloureusement un père et une mère qui pleuraient déjà une fille morte à 18 ans, quatre ans auparavant. Mais l'épreuve nouvelle leur enlève à 23 ans un fils doué des plus belles qualités d'intelligence et de cœur, dont le besoin profond d'aimer se manifestait aussi délicatement et vivement envers ses frères et sœurs qu'envers ses parents.

A l'avenir brillant qui s'ouvrait devant lui, Marc Guinet avait résolument préféré la voie du sacrifice, assuré qu'il était d'y être appelé par la volonté de Dieu.